lundi 24 décembre 2018

dimanche 23 décembre 2018

Le calumet de la paix intérieure

Avec le Sifflu, Stéphanie Marin réinvente la pause cigarette et redonne ses lettres de noblesse au calumet.

"Toujours soucieuse de bien-être, la designer Stéphanie Marin vient de sortir le Sifflu, un objet singulier qui se substitue à la cigarette et rééduque la respiration.

L’être humain fume ou mâche de façon ancestrale, culturelle et sociale.

L’expansion récente de nouvelles «fumées» visant à remplacer le tabac déclaré nocif, m’a conduit à m’interroger sur ces pratiques, toxiques selon certains, et ancrées dans les habitudes de beaucoup.

C’est la respiration qui est en fait, au centre de cette question.

Si les différents fumeurs prennent de très mauvaises habitudes mécaniques, certains non-fumeurs en font tout autant, oubliant l’importance pour la santé de bien respirer.

Le fait d’inspirer beaucoup, trop, de ne pas bien souffler, trop peu, de faire des cycles courts, créent des tensions, et entretiennent le stress."

- Stéphanie Marin.

Interview de Stéphanie Marin
https://ideat.thegoodhub.com/2017/11/13/sifflu-stephanie-marin-reinvente-pause-cigarette/

Où trouver le siffu
http://shop.smarin.net/fr/64-siffluhttp://shop.smarin.net/fr/64-sifflu

mardi 27 novembre 2018

Un homme pressé

"Alain est un homme d'affaires respecté et un orateur brillant. Il court après le temps.
Dans sa vie, il n'y a aucune place
pour les loisirs ou la famille. 
Un jour, il est victime d'un accident cérébral qui le stoppe dans sa course et entraîne chez lui de profonds troubles de la parole et de la mémoire. 
Sa rééducation est prise en charge par Jeanne,
 une jeune orthophoniste. 
À force de travail et de patience, Jeanne et Alain vont apprendre à se connaître et chacun, à sa manière, va enfin tenter de se reconstruire et prendre le temps de vivre.
Une magnifique leçon de vie, 
jamais tire larmes, qui bénéficie à plein de la complémentarité entre Fabrice Luchini et Leïla Bekhti,  laquelle confirme, film après film, qu'elle a tout d'une grande.
 Son répondant, sa présence, son intériorité 
 contrebalancent avec une rare efficacité 
 l'abattage de son partenaire.
 Luchini a trouvé à qui parler. "

Un super film avec Fabrice Luchini et Leïla Bekhti"
Tant qu'il est encore à l'affiche ... se presser pour aller le voir

Extraits Magazine "Les Cinémas Pathe Gaumont"

lundi 17 septembre 2018

Les Egéries des grands hommes


"Derrière le talent et l’ambition des grands hommes, on trouve souvent une femme, une égérie, pour reprendre le terme employé pour la première fois par Honoré de Balzac...
 Les Egéries des grands hommes, minisérie en cinq épisodes... redonne toute leur place à ces femmes, qui chacune à leur manière... ont apporté une base psychologique rassurante et une inspiration aux plus grands hommes de notre histoire.

Avec des images  soignées et des commentaires subtils, la série évoque (outre  Laure de Berny et Balzac ) les relations entre Juliette Drouet et Victor Hugo, Tehura et Gauguin, Camille Claudel et Auguste Rodin, Jeanne Duval et Charles Baudelaire." (article  tiré de TV Magazine Ouest)

Une autre manière, avec celle de Jean d'Ormesson (voir article précédent)  de donner envie de connaître un peu plus l'histoire des grands hommes ... et des "grandes femmes" qui ont fait notre histoire.

Diffusée sur France5 du 10 au 14 septembre
                    ==> Disponible en replay sur www.france.tv

mercredi 5 septembre 2018

Une autre histoire de la littérature française


Ces vacances ont été propices à découvrir, plutôt à redécouvrir, ces deux livres de Jean d’Ormesson "Une autre histoire de la littérature française", tome I et II.

J’adore la littérature, particulièrement la littérature française  … et j’adore le mot "autre" et ce qu’il véhicule :  un autre regard, une autre forme ... un autre-ment.... tout ce qui sort de l’ordinaire conformiste et sclérosant.

Et comme j’adore aussi Jean d’Ormesson, j’ose rajouter l’adverbe "tout"  à son titre qui devient : "Une tout autre histoire de la littérature française ",  offrant ainsi à ses deux livres  et à son auteur  une nuance de supériorité, qu’il aurait sûrement balayée d’un trait d’humour…mais qui, en même temps - on l'aurait vu sur son visage - lui aurait fait  plaisir.

Texte de quatrième de couverture du premier tome. 
 "J'aime les livres. Tout ce qui touche la littérature - ses acteurs, ses héros, ses partisans, ses adversaires, ses querelles, ses passions - me fait battre le cœur. Le triomphe du Cid m'enchante. La « petite société » autour de Chateaubriand et de cette raseuse de Mme de Staël m'amuse à la folie. La mort de Lucien de Rubempré me consterne comme elle a consterné Wilde ou le baron de Charlus. Et, j'aime mieux le dire tout de suite, Proust me fait beaucoup rire.

En un temps où les livres sont contestés et menacés par la montée de quelque chose d'obscur qui ressemble à la barbarie, cette histoire de la littérature n'a d'autre ambition que d'inviter le lecteur à en savoir un peu plus sur les œuvres passées ici en revue. Si elle donne à quelques jeunes gens d'aujourd'hui l'envie d'ouvrir un roman de Stendhal ou de Queneau ou de découvrir un poème d'Aragon, l'auteur aura atteint son but. Il aura largement été payé de son temps et de sa peine qui fut aussi un plaisir.

Texte de quatrième de couverture du second tome.  
Je voudrais ici, tout de suite, dire et répéter avec force que le second tome est très loin de signifier un second choix. Je n'allais pas tirer toutes mes cartouches d'un coup, dès le premier assaut. Je gardais pour la suite quelques biscuits de réserve et des trésors encore cachés.

La méthode suivie dans ce deuxième volume est la même que dans le premier : présenter en quelques mots l'écrivain et son œuvre ; tâcher de leur rendre, sous la rouille, leur jeunesse et leur nouveauté. Je ne parle pas des vivants, parce que la mort et le temps n'ont pas pu accomplir leur travail de faucheur, de crible, de critique et d'arbitre ; et je parle des morts comme s'ils étaient vivants.

Tels qu'ils sont, en tout cas, les deux tomes de cette histoire menée au pas de charge et pleine d'impertinence - dans tous les sens du mot - peuvent peut-être constituer une sorte d'introduction à un des chefs-d’œuvre les plus accomplis de l'esprit des hommes depuis son éclosion : la littérature française.  

samedi 1 septembre 2018

Etre ou ne pas être conférencier

N’est pas conférencier qui veut ….

Il y a ceux qui arrivent les mains dans les poches et des poches sous les yeux car ils viennent de faire cinq cents km en voiture suite à une nuit écourtée.

Le soir venu ils sont là plantés devant le public, chancelants et racontant des histoires à dormir debout pour se maintenir un tant soit peu éveillés...


Au bout d'une demi-heure c'est le public qui s'endort : des gens venus avec un a priori positif sur le conférencier tentent de le relancer, de lui poser des questions pertinentes : peine perdue, il est tellement fatigué que les réponses péniblement extirpées de son cerveau se perdent au milieu des bâillements … il finit par dire « comme je suis content d’être avec vous ce soir » « je vous aime » … tout le monde de toute évidence ne partage pas ce sentiment.


Il y a ceux qui arrivent reposés à souhait, décontractés, tellement sans stress qu'ils ont totalement oublié le sujet de leur conférence ; tout juste s'ils acceptent de relire le papier de présentation qu'on leur met sous les yeux ; eux, ils marchent au feeling, à l'instinct « Oh moi je ne prépare jamais rien, je ne sais pas ce que je vais dire jusqu'au dernier moment ! » Ils pratiquent le stand-up comme certains humoristes ; le problème c’est que ce n’est pas du tout drôle ; en guise de conférence ils racontent leur vie comme s’ils s’adressaient à une bande d’amis, multiplient les anecdotes qui ne concernent qu’eux et les blagues qui ne font rire personne.

Ils confondent, comme l'a dit le célèbre psychanalyste Jacques Lacan : le sujet qui parle et le sujet dont on parle.


Il y a ceux qui ont fait leur nuit comme des bébés, qui ont tout écrit à la virgule près, qui arrivent au dernier moment, qui lisent leur texte sans à peine lever les yeux de leur papier, papier qu’ils ont dû écrire il y a cinq ans tant il semble figé dans le temps et peu adapté au thème de la soirée. Ils consentent à répondre à quelques questions qu’ils expédient à la va-vite en faisant des pirouettes car ils veulent se coucher tôt ou prendre leur train.


Il y a ceux qui n’ont de conférencier que le nom, qui ne savent pas parler en public, qui ne savent même pas parler de ce qu'ils ont écrit dans leur livre, qui en ont presque oublié le contenu ; on se demande même si c'est bien eux qui l'ont écrit.

Dès les premiers mots on voit qu'il va y avoir un problème, mais c’est comme devant certains films on espère que ça va s'arranger dans le quart d'heure suivant … mais ça ne s'arrange pas.

Alors l'organisateur essaye de sauver la mise, monte sur la scène, tente de passer en mode interview … mais ça ne marche pas plus, ça rame, ça rame, ça rame encore … normal la barque est de toute façon percée, ça remue de plus en plus dans le public … une personne part, puis deux, puis trois, puis par rang entier... on entend, de loin leur mécontentement dans les couloirs : l’organisateur passe par toute les couleurs et vire au blême, frise l’évanouissement.


Il y a ceux qui ont tout tapé sur leur ordinateur dernier cri, qui ont fait un diaporama PowerPoint et qui, avec leur petit pointeur laser, lisent avec les spectateurs, sur le grand écran, leur petit discours. Tout est calé, millimétré, pas un mot en plus… pas un mot en moins … Il n’y a pas besoin d’en dire plus puisque tout est dans leur livre en vente à la sortie.

Il y a ceux qui sont si connus médiatiquement qu'ils ne sont là que pour faire le show, ce qu'ils ont à dire semble ne pas avoir grande importance, leur personnalité suffit d'après eux à remplir l'espace d'une aura bienfaitrice et suffisante (dans les deux sens du terme). Ils bénissent l'auditoire de leur précieuse présence comblant, croient-ils, l'attente avide de la foule qui se presse à leurs pieds. Beaucoup sont fascinés, suspendus à la moindre parole, à la moindre anecdote : « tu as vu il m’a regardé ! » ; ils repartent comme des ravis de la crèche ; si en plus ils ont réussi à toucher le conférencier, ils ne se lavent plus la main durant huit jours… certains, les plus chanceux repartent même avec un selfie, qu’ils vont s’empresser de mettre sur les réseaux sociaux. … un certain nombre sont quand même très déçus, ils attendaient plus … plus que dans leur livre, pas moins… ils pourront au moins dire qu’ils étaient là.

Et puis il y a les autres ...

Nous avons la chance heureusement d’en recevoir un certain nombre et le public ne s’y trompe pas, il en redemande. Je ne citerai pas de noms, les autres par déduction pourraient s’en trouver offensés.

Qu’ils aient ou non des fiches, un diaporama, peu importe, ils vivent ce qu’ils enseignent, ils sont dans la vie comme devant le public, ils maitrisent leur sujet, ils sont là avant tout pour partager. Ils ne donnent pas seulement leur savoir, ils donnent leur être transformé par ce qu’ils ont compris ; ils s’offrent sans ménager leur temps, ni leurs explications.

Ils savent allier profondeur et légèreté, discours structuré et jaillissement d’inspiration, on les sent en lien avec les participants, un flux presque palpable circule entre eux, il y a une interactivité non verbale, énergétique. Ils sont attentifs à ce qui se trame dans l’instant, réajuste leur discours en fonction du moindre mouvement de postérieur sur les sièges, au moindre mouvement de regard ; ils répondent aux questions avant même qu’à la fin elles soient posées. Ils sont bien à leur place sans prendre toute la place… et surtout, surtout ils font rire ou sourire.

A la sortie il y a de la joie comme dans une cour de récréation : il y a de la brillance dans les yeux, de la danse dans les pas, de l‘enthousiasme dans les paroles : bien plus qu’une conférence, c’était un voyage, un rêve d’espoir d’un monde meilleur, un monde qui commence aujourd’hui !

Gérard

  * Ces propos rejoignent ceux de Jacques Lusseyran  dans son livre « Le monde commence aujourd’hui » :
Extrait du livre Jacques Lusseyran "Le monde commence aujourd'hui"