jeudi 25 octobre 2007

Création théatrale des Mot'Art

Samedi 20 octobre au café du Cinémanivel à Redon, se jouait une création théâtrale des « Mot’Art » de la compagnie Zarina Khan.

Après avoir été quelque peu déconcerté par le jeu des acteurs apparemment dispersés et leurs propos apparemment décousus, j’ai pu rapidement retrouver la trame que la metteur en scène Zarina Khan avait en fait soigneusement tissé autour du thème "l’eau, le feu, le pain et moi".

Onze acteurs sur une « scène » improvisée et mouvante au milieu de ce café transformé pour la circonstance en café théâtre.

Des textes réalisés en atelier d’écriture par chaque acteur qui les offrait au public en solo ou en écho à ceux des autres donnant l’impression d’une joyeuse pagaille conversationnelle.

Une ambiance oscillant sans cesse entre rêve et réalité, entre réalisme et surréalisme, entre monde intérieur et monde extérieur, entre deux chaises (c’est le cas de le dire ici), entre chien et loup ( la nuit commence à tomber), entre les acteurs et les spectateurs eux-mêmes parfois interpellés.

Une soirée théâtrale où l’on ne savait pas toujours ce qui était de l’ordre du prévu et de l’imprévu, où même les trous de mémoires, comblés par le souffleur (Zarina elle-même) s’intégraient parfaitement, comme par magie, à l’ensemble vocal.

Bref un feu d’artifice de coup de cœur, coup d’humeur ou coup d’humour au milieu de ce café : joyeux cocktail de paroles colorées et évanescentes à base d’alcool de mots.

Quand j’ai repris ma voiture pour rentrer chez moi, j’étais ivre, je zigzaguais à mon tour sur la route de mes propres souvenirs, de ma parole tout à coup libérée de ses inhibitions habituelles et revendiquant elle aussi le droit d’expression.

Je crois même avoir pris à cette occasion quelque liberté avec le code de la route tant mes codes intérieurs avaient été brouillés.

Qu’on se rassure je suis quand même arrivé à bon port puisque je vous écris et que je peux là vous narrer mon aventure au milieu d’une troupe de joyeux drilles qui durant un peu plus d’une heure s’en sont donnés à cœur et à corps joie pour nous faire partager leur intériorité magnifiquement extériorisée.

Zarina Khan, écrivain, accoucheuse d’esprit (donc sage-femme) chef d’orchestre, souffleur à ses heures : autant de rôles qui lui allaient comme un gant tant elle semblait à l’aise aussi bien dans l’un que dans les autres.

Ce premier spectacle auquel j’assistais m’a touché là où je ne l’attendais pas, là où ça n’est pas protégé, là où vit encore l’enfant en moi, là où tout ce qui est dit se met à exister.

Merci à vous Zarina, merci à vous acteurs de cet «impromptu», d’avoir croisé ma route qui sera désormais parsemée des fleurs du souvenir coloré de cette belle soirée.


P.S. Pour connaître les prochains spectacles, dont " Socrate, le retour " le vendredi 30 novembre ou 1er décembre, cliquez ici

mercredi 24 octobre 2007

Hasard ou rencontre...

"Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous."
Paul Eluard
(Source : Hélène "D'Un Espoir Vert")

C'est ben vrai !

"Si la matière grise était plus rose,
le monde aurait moins les idées noires."


Pierre Dac


*Lu sur le super blog de iPapy
« Douter de tout ou tout croire sont deux solutions également commodes qui , l’une comme l’autre, nous dispensent de réfléchir ».

Poincaré.

jeudi 18 octobre 2007

Le bonheur est à l'honneur

En 1925 , le philosophe Emile Chartier dit ALAIN nous avait déjà gratifié d'un livre fort intéressant intitulé "Propos sur le bonheur" (que l'on peut d'ailleurs télécharger gratuitement sur le site "Les classiques des sciences sociales")

Plus récemment Mathieu Ricard publie un excellent livre au titre encore plus explicite : "Plaidoyer pour le bonheur".

Beaucoup de magazines, de revues, de journaux s'adonnent également à l'exercice :

Que la revue "3e millénaire" fasse un numéro spécial (n°75) sur le bonheur, c'est normal, mais que des journaux à grand tirage titrent aussi sur ce thème c'est ... que du bonheur !

Je cite :

* Article de ouest-France du 27/9 : "Claire-Marie Le Guay joue Ravel avec bonheur".

* Dans le même numéro de O-F : "La culture du bonheur selon Martial et Christine J... ( à propos des jardins familiaux de Chartres -de- Bretagne)

Même une grande compagnie d'assurances (...) joue aussi sur ce registre pour sa campagne publicitaire actuelle, puisqu'elle écrit sur ses affiches : " la compagnie ... : C'est le bonheur assuré".

Plus le bonheur est difficile à trouver, plus on a envie d'en parler.

Mon propos rejoint peut-être cette phrase de la sagesse orientale qui dit : "celui qui parle ne sait pas ; celui qui sait ne parle pas"

A bon entendeur salut !

Gérard Bellebon

mercredi 3 octobre 2007

C'est à Saint Paul de Vence ..."

"André Verdet et il n'est pas le seul écrit des poèmes de vive voix de la main à la main de gaieté de coeur et parce que ça lui fait plaisir et il se promène dans ses poèmes à la recherche de ce qu'il, aime et quand il trouve ce qu'il aime il dit bonjour et il salue

oui il salue ceux qu'il rencontre quand ils en valent la peine
ou le plaisirou la joie et il salue le soleil des autres quand les autres ont un soleil

il salue le jour qui se lève ou qui se couche

il salue la porte qui s'ouvre la lumière qui s'allume le feu qui s'éteint le taureau qui s'élance dans l'arène la mer qui se démonte qui se retire qui se calme

il salue aussi la rivière qui se jette dans la mer
l'enfant qui s'éveille en riant
la couturière qui se pique au doigt et qui porte à ses
lèvres la. petite goutte de sang
le lézard qui se chauffe au soleil sur le mur qui se
lézarde lui aussi au soleil
l'homme libre qui s'enfuit qui se cache et qui se défend
l'eau qui court la nuit qui tombe les amoureux qui se
caressent dans l'ombre qui se dévorent des yeux
l'orage qui se prépare la femme qui se fait belle
l'homme pauvre qui se fait vieux et le vieillard qui
se souvient d'avoir été heureux et la fille qui se déshabille devant le
garçon qui lui plaît et dans la chambre leur désir qui brille et qui brûle comme un incendie de forêt

il n'est pas difficile André Verdet
A tous les coins de rue il rencontre les merveilles du monde et il leur dit bonjour
il dit bonjour à ceux qui aiment le monde

mais les autres il ne leur dit pas bonjour absolument pas

Les autres qui se font souffrir qui se font des idées qui se rongent les ongles des pieds en se demandant comment ils vont finir leurs jours et où ils vont passer leur soirée

les autres qui s'épient s'expliquent se justifient se légitiment
qui se frappent la poitrine qui se vident le cendrier sur la tête qui se
psychanalysent les urines qui se noient dans la cuvette qui se donnent
en exemple et qui ne se prennent pas avec des pincettes

les autres qui s'accusent qui se mettent plus bas que terre qui s'écrasent sur eux-mêmes et qui s'excusent de vivre

les autres qui simulent l'amour qui menacent la jeunesse qui pourchassent la liberté les autres à tue et à toi avec leur pauvre petit moi et qui désignent la beauté du doigt.

Jacques Prévert
(extrait du livre "Histoire")

Bonheur de philosopher sur le bonheur

Un petit livret vient de paraître en Maison de la Presse ; un numéro 1 ; j'aime bien les numéros 1 : ils ont la fraîcheur, le dynamisme, l'enthousiasme, le souffle de toute naissance, de toute nouvelle création.

Il s'agit du premier numéro des "Carnets de la Philosophie" (octobre-novembre- décembre) : sujet: "Le Bonheur" : de quoi philosopher pour trois mois...jusqu'aux cadeaux de Noël ... et pour ceux qui n'en n'ont pas.. de quoi apprendre à s'en passer ...

Le Bonheur : beau sujet pour ce premier carnet, clair, concentré, résumé, inspiré .

Oh ! ce n'est pas ce que diront les professionnels de la philosophie toujours prompts à jeter un regard dédaigneux sur toute forme de vulgarisation ; mais pour nous tous, " vulgum pécus", en français " pauvre péquin", l'homme " Delarue", je vous le dis, ce carnet est une fort bonne introduction aux grands textes qui ont fait les grandes heures... des grandes époques ... qui ont vu naître les grands philosophes.

Comment les philosophes classiques ou modernes voyaient-ils le bonheur ?

D'Aristote à Sénèque, d'Epicure à J.J. Rousseau, de Kant à Nietzsche ...etc chacun a donné sa conception du bonheur : allez y voir !

Oh je sais, même cette petite vulgarisation va paraître ardue à certains : qu'ils s'y accrochent : la gymnastique de l'esprit secrète paraît-il autant d' endorphines que celle du corps qui engendre bien-être, enthousiasme, euphorie, bonheurs d'un instant peut-être mais bonheurs quand même.

Philosopher sur le bonheur peut donc y contribuer un peu, pourvu toutefois que l'on y soit déjà quelque peu disposé, comme une fleur qui n'attend qu'un rayon de soleil pour s'ouvrir.

Et puis quel bonheur de trouver en conclusion de ce petit carnet un très joli texte de Sacha Guitry ... qui ouvre l'appétit de ceux qui n'osent pas croquer la vie à pleines dents... ou la prendre à bras le corps.

Ce texte s'intitule " Lettre à mon fils"

"Mon chéri,

Je t'ai trouvé bien bonne mine tout à l'heure - et tu marchais d'un pas léger qui m'a ravi.

Tes deux mains dans les poches et tes cheveux au vent, tu étais la jeunesse en personne.[..]

Tu étais beau
Tu souriais
[..] Je parierais bien que tu as pris ce matin la détermination de
vivre et d'être heureux.

Je t'en fais mon compliment

Vis et soit heureux - la vie est belle.
Elle est belle - et pourtant les hommes [..] marchent sur la tête.

Dans ce monde renversé, ne dis pas : "j'arrive mal".

Dis toi plutôt : "J'arrive à temps"

On ne peut pas arriver mieux que tu arrives : on t'attendait.

lundi 1 octobre 2007

Ma Maison

Je bâtirai ma maison
Sur un grand chemin
Avec des perles bleues
Et des perles blanches

Je bâtirai ma maison
Près d’un grand sapin
Avec l’eau de la Source bleue
La lumière du firmament
Et les soupirs du vent

Je bâtirai ma maison
Avec des tuiles d’azur
Et des portes de verdure

Je bâtirai ma maison
Avec un front qui pense
Avec une Âme infinie
Un cœur immense

Je bâtirai ma maison
Solitaire et recueillie
Une maison brillante
Une maison qui chante
Une maison pure sincère
Une maison sans barrière
Une maison de liberté
D’éternité
De vérité et de gaîté
Qui sèchera toujours
Les pleurs du malheureux

Et dira toujours
A l’homme solitaire :
– « Viens, Entre !
Je t’attendais...
Réchauffe-toi
Dans ma lumière
Et oublie ton passé. »


(Auteur ??)