dimanche 26 février 2012

The Artist


Le film français de Michel Hazanavicius, The Artist, est entré dans la légende des Oscars, hier soir 26 février  à Los Angeles, en remportant cinq statuettes : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur (Jean Dujardin), meilleure musique et meilleurs costumes.

Nous avions tous beaucoup aimé ce film lors de sa sortie en salle en octobre dernier.  A cette occasion, notre amie Laure nous  avait fait part de son enthousiasme, en publiant l'article bien inspiré ci-dessous :
Après le "discours d'un Roi" ou l'art de prendre la parole en public en surmontant un handicap majeur qu'est le bégaiement, voici un film muet sur l'avènement du parlant au cinéma et le refus et la peur de parler pour cette star du muet magistralement interprétée par Jean Dujardin.
Un film muet donc qui n'a pas fini de faire parler de lui !
D'un esthétisme rare, ce film d'une part, remet au goût du jour un cinéma désuet voire ringard pour certains à la Gloria Swanson (elle-même star déchue du muet dans "Boulevard du Crépuscule"), tout en restant, d'autre part, d'une incroyable modernité en abordant tous les états de l'esprit et de l'âme qui font la richesse de la vie.
Le héros, acteur très populaire, riche et fier de son succès, sous fond de Grande Dépression américaine de 1929, perd successivement emploi, biens, épouse et sombre lui aussi dans le désespoir et dans sa propre grande dépression : l'alcool.
Bien qu'en noir et blanc, ce film n'a rien d'obscur. Aveuglé par son orgueil et s'enfonçant dans le sable mouvant de son entêtement (cf scène du film s'y rapportant), le héros, George Valentin, va lutter entre l'amour pur que le Hasard a mis sur son chemin en 1927 et l'amour propre. Lequel de ses deux amours choisira-t-il ("son pays ou Paris?!!!"), je laisse au spectateur le plaisir succulent de le découvrir ?
Car il s'agit bien d'un mets fin et savoureux que le réalisateur propose sur son plateau de cinéma et d'argent puisque tous nos sens en ont profité y compris l'ouïe. Il n'est en effet pas toujours besoin de mots pour se faire entendre.
De ce film je retiendrai le parcours initiatique de son héros mais aussi la prestation remarquée et remarquable d'un petit compagnon à quatre pattes qui tisse un fil d'humour et de tendresse tout au long de l'histoire, venant adoucir le contexte difficile d'une société économiquement mal traitée en cette fin des années 20 et d'un monde du travail cruel comme Hollywood. N'y aurait-il pas quelque allusion à notre environnement actuel?

1 commentaire:

Gérard a dit…

Merci Laure pour ce coup de cœur pour ce film.

Ta critique donne vraiment envie d'aller le voir

Je t'en ferai écho à mon tour après ce week-end