mercredi 22 octobre 2008

Bé… gaiement

A l'occasion de la 11ème journée mondiale du bégaiement, ce jour 22 octobre 2008, et pour y mettre une pointe d'humour, voici un petit texte publié dans la revue "A.P.B." (Association Parole Bégaiement)

Les bègues, c'est bien connu aiment les mots autant qu'ils les détestent (du moins certains).

Si les mots n'étaient pas pour eux des obstacles à surmonter, ils seraient bien souvent les plus bavards des bavards.

En outre, parmi eux, beaucoup aiment les jeux de mots, une manière de leur faire un pied de nez.

Alors je leur conseille (mais aussi à tous) de lire chaque jour une page du merveilleux livre de Claude Gagnière intitulé : "POUR TOUT L'OR DES MOTS"(1), sorte de dictionnaire aux multiples entrées, où se côtoient sans se heurter anecdotes, aphorismes, paradoxes, épitaphes, proverbes etc…

Le chapitre "BEGUES" est particulièrement savoureux tant on y trouve de vraies perles concernant les grands hommes de l'histoire ayant souffert de ce trouble et dans bien des cas dépassé.

Parmi ceux-ci, il y a bien sûr les plus connus : Moïse, Démosthène, Louis Jouvet, Lewis Carroll ... mais on y trouve aussi J.J. Rousseau dont l'œuvre par bien des aspects témoigne de ses difficultés de communication, ainsi qu'Antoine Blondin, sans oublier le célèbre chansonnier des années 50 (1850) Maurice Mac Nab qui outre certains de ses sketches passés à la postérité fit une thèse sur le thème ô combien symbolique de … "la gueule de bois".

Figurent aussi dans cet ouvrage remarquable de culture, d'intelligence et d'humour quelques autres comédiens célèbres, bègues eux-mêmes, comme Roger Blin, Darry Cowl ou ayant imités le "bé-gaiement" comme Fernandel, Pierre Repp ou Coluche.

L'auteur, "collectionneur de sourires", comme il se nomme, nous rappelle également la fameuse chanson bègue "Ketty" que Maurice Chevalier avait mise, à un moment donné à son répertoire, ainsi que le très curieux poème pour bègue de J. Lescure.

Bref un florilège de beau monde, de beaux mots et de bons mots pour le plaisir de ceux qui ont, ou non pas de contentieux avec eux.

Et pour finir, je ne résiste pas à vous citer le passage consacré à Moïse :"Cette infirmité n'avait pas empêché le Très-Haut de le choisir comme intermédiaire entre Lui et son peuple. Il ne se tira pas si mal de sa mission, puisqu'il sut, après quarante années de marche à travers le désert, amener les Hébreux jusqu'à la Terre promise. S'il n'avait pas été bègue, peut-être vingt années eussent-elles suffi" ?


Gérard Bellebon


(1) Éditions Robert Laffont

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